
L’agroforesterie désigne l’association d’arbres et de productions agricoles sur une même parcelle. Les productions peuvent être animales ou végétales et l’arbre peut être présent sous toutes ses formes hors du milieu forestier.
Il en découle une grande diversité de pratiques agroforestières : alignements intra-parcellaires, haies, arbres émondés (trognes), arbres isolés, bords de cours d’eau (ripisylves)… Ces pratiques comprennent les systèmes agrosylvicoles mais aussi sylvopastoraux, agrosylvopastoraux ou pré-vergers (animaux pâturant sous des vergers de fruitiers).


Prés arborés
Les systèmes agricoles valorisant les arbres et l’agriculture sont ancestraux et répandus dans le monde entier. En Europe, les arbres étaient traditionnellement présents au cœur et aux abords des parcelles.
Certains systèmes ont perduré : pré-vergers, cultures intercalaires en peupleraies, noyeraies ou vergers fruitiers, truffiers et lavande ou vigne. Certains sont à réimplanter ou à restaurer, d’autres à inventer…

Pré-verger

Vignoble agroforestier

Haie plessée

Haie taillée

Grandes cultures en agroforesterie © Agroof

Trognes dans une haie libre © Prom'haie
L’agroforesterie est cependant en rupture avec l’évolution de l’agriculture en Europe depuis la seconde guerre mondiale. Le remplacement de l’énergie renouvelable issue du bois par l’énergie fossile du pétrole a précipité le déclin des économies rurales traditionnelles au bénéfice du développement de l’agriculture mécanisée. L’arbre perd alors sa valeur commerciale (bois d’œuvre, bois énergie, valeur fourragère, outils…) et disparait ainsi des paysages avec le remembrement.


1950
2020
La politique agricole de l’après guerre étant de produire beaucoup, et le plus rapidement possible.
Le matériau bois est alors remplacé par le plastique, le chauffage au fioul se démocratise… La majorité ne se doutait pas des conséquences de la disparition des arbres : perte de biodiversité, altération du climat, dégradation rapide des sols, érosion, diminution de la ressource énergétique…